19
FéV 18

Tu veux pas devenir mon ami ?

« Vous les embrassez, vous les tutoyez, vous les appelez par leur prénom, et après vous vous étonnez qu'ils aient envie de devenir votre ami et d'arrêter l'accompagnement ! »
C'est ma psy, l'autre jour, qui reprenait simplement mes mots, comme ça, dans une seule phrase. Je me dis que l'inconscient est comme une langue étrangère, oui, tout est crypté, mais c'est une langue que l'on peut apprendre si l'on veut bien s'en donner le temps. Il y a, par exemple, la condensation, c'est dans les rêves d'habitude, mais là c'est un peu ça qu'elle a fait ma psy : elle a condensé dans une seule phrase ce que je venais de lui raconter. « Et, pourquoi vous faites ça ? » elle a ajouté. 

14
FéV 18

Les dessous du coaching

Ce titre-là, « Les dessous du coaching », c'est le titre que j'ai choisi pour apporter une touche personnelle à l'ouvrage écrit cet été avec Eva : « Érotiser l'entreprise - Pour des rapports professionnels sans complexes ». Une trentaine de pages, plutôt intimes et au beau milieu du livre, parce que j'aime bien regarder les choses par en-dessous. C'est une déformation de l'enfance. Oui, les gens parlent de "déformation professionnelle" quand ils font des manières, mais ça vient d'avant toutes nos manières de voir et de faire.

Trente pages donc, sur ce qui se trame sur la scène de l'inconscient et dans l'entreprise. Entre pulsions, fantasmes et névroses. Et pour éclairer un peu tout ça, j'ai aimé relier les points entre coté fauteuil et coté divan : les séances quand j'accompagne et puis mon travail en psychanalyse. Jeux de transfert et de contre-transfert. Avec aussi des balades à la campagne quand je fais des détours en Simca. Les ricochets du passé vers aujourd'hui. 

Extraits.

10
FéV 18

Dans les provinces de l'âme

Sur les bords de l'Yonne, tout au bout du chemin du Port de Givet, il y a un cimetière de bateaux. Avec les carcasses éventrées et les choses abandonnées, cassées, ça a un côté apocalyptique, triste aussi, mais j'aime bien cet endroit-là. Il n'y a jamais personne et c'est inondé quand le fleuve monte. Freud parlait de « la vie d'âme » et des « provinces de la pysché » et je me dis que dans un coin de ma tête j'ai une « province » comme ça. Ça me rappelle aussi que, derrière Fauchon, c'était la Pinacothèque de Paris, le fameux musée privé consacré à l'histoire de l'art. Un beau jour ça a fermé et c'est resté en chantier pendant longtemps. Je connaissais bien ce coin-là parce que c'est sur mon chemin quand je reviens de chez ma psy.
Et un jour, Eva et moi on n'était pas loin et, sans trop savoir pourquoi, j'ai voulu faire le détour pour lui montrer tout le chantier. Quand je propose un détour à Eva c'est souvent suspect et risqué.

08
FéV 18

Supervision en groupe

Imaginez une supervision en petit groupe mais sans modèles ni questions "puissantes". Sans protocole ni prêt-à-penser. Non, parce que tout ça rassure un instant peut-être mais c'est illusoire et infantile. Enfin, non, même pas infantile car les enfants ne cherchent pas ça au fond. 
Un groupe où il n'y a pas non plus de psychodrame ni de révélations choc à chaque séance, parce que c'est dans la durée, patiemment et par la parole, que se dénoue ce qui s'est coincé, fixé, au fil de notre histoire intime.