Un livre de Christian BOBIN, découvert sur une étagère dans la dernière maison des vacances d'été.
Un roman, un journal intime, un conte, de la poésie en prose où les mots sont des notes de musique pour l'âme. Et chaque page une gourmandise pour le cœur.
Un livre précieux qui parle de notre part d'enfance, de notre part de liberté, de l'amour, de l'écriture, de la vie…
Un livre à savourer et offrir.
Extraits :
« Le besoin de créer est dans l'âme comme le besoin de manger dans le corps. »
« Il y a partout, mélangées aux particules de l'air que nous respirons, des particules d'amour errant. Parfois elles se condensent et nous tombent en pluie sur la tête. Parfois non. C'est aussi peu dépendant de notre volonté qu'une averse de printemps. Tout ce qu'on peut faire, c'est de rester le moins souvent à l'abri. »
« Il y a très peu de gens qui savent rire de leur folie. »
« J'ai toujours reconnu d'instinct ceux qui se lèvent avec le jour, même en vacances, et ceux qui restent pour des siècles au lit. J'ai immédiatement craint les premiers. J'ai toujours craint ceux qui partent à l'assaut de leur vie comme si rien n'était plus important que de faire des choses, vite, beaucoup. Ma mère était tellement aimée que ce n'était plus la peine d'occuper toutes les heures du jour. Le monde appartient, dit-on, à ceux qui se lèvent tôt. Ils le font bien sentir que ça leur appartient, le monde, ils en sont assez fiers de leur remue-ménage. Mais quand on est aimée, on s'en fout du monde, on a beaucoup moins besoin d'y faire son tour. [...]
Si aujourd'hui je me lève avant les oiseaux, c'est par gourmandise. Je passe du lit à l'encre, c'est pareil, cela donne même repos. »
La folle allure, Christian BOBIN, Gallimard, 1997.
***