01
FéV 22

Accompagner, être accompagné

Je ne sais pas pour vous, mais je réalise que depuis le tout début de ma pratique d'accompagnement – que ce soit en conseil, formation ou coaching et jusqu'à aujourd'hui, en psychanalyse – je me suis engagé dans un travail de supervision en continu. Oui, en groupe ou en individuel, parfois les deux, avec l'accent mis d'emblée sur le corps, la relation, le contact (gestalt), ou sur la dynamique du groupe (psychodrame), ou encore avec un cadre de référence plus analytique (analyse des jeux de transfert, contrôle).
Et c'est comme ça, en me confrontant en continu à un tiers choisi et sur des situations réelles, sensibles, indécidables, que j'ai vraiment appris mon métier au fond. Et
 que je continue. Avec un enjeu essentiel alors, enfin un enjeu minimum : Primum non nocere. Comme les médecins.

Parce que choisir un métier du lien c'est toujours se débattre – intimement, chroniquement – avec des histoires d'emprise, d'abandon, de rejet, de pouvoir, de pulsionnalité... Et cela sous le signe des répétitions familières mais inconscientes. Oui, en séance et avec chaque client.

22
OCT 21

ECOSYSTEMIX

Écrire c'est tout un monde, une forme vivante et créatrice de notre espèce « fabulatrice ». Oui, pour nous raconter des histoires, nous penser, nous remettre en jeu...
Et si, à deux c'est encore mieux, alors imaginez quand c'est à trois, quatre et davantage ! Plus déroutant encore, confrontant, imprévisible, rhapsodique aussi...

Et donc, on a plongé en petit groupe dans cette expérience-là, pendant plusieurs mois et sur des questions insolubles : pourquoi on se détruit ou on se blockchain ? Pourquoi on préfère le chacun pour soi ou bien on fait bloc ? Comment on se met dans une bulle ou on se laisse capter ? etc

19
AOU 21

RESET ?!

Par les temps qui courent, c'est vraiment peu de le dire, le monde et toute la vie qui va avec – la vie en soi, la vie intime – sont mis à mal et sens dessus dessous. Bien chaotiques toujours. Et tout ça, sans forcément de perspectives d'un monde « meilleur ».

Alors, nous faut-il développer de nouvelles affinités avec le chaos et l'indécidable ? Trouver des sortes de refuge ou des échappatoires ? Ou bien faire une sorte de « reset » au fond ?

05
MAR 21

Il n'y avait pourtant pas d'odeurs

« À un moment donné, j'ai rejoint une équipe sans histoire. Je veux dire qu'on n'avait pas de liens entre nous, on ne se connaissait pas d'avant. C'était en plein confinement, on avait juste Zoom pour travailler ensemble. Et donc, il y avait une femme avec une voix très rauque. J'ai aussitôt pensé à une fumeuse. De longue date sans doute. Même si, bien sûr, il n'y avait pas les odeurs à distance. » 

C'était l'autre jour, dans « Les dossiers de l'écran », un atelier intimiste et en libre parole pour déplier les histoires qu'on se raconte dans le travail sans contact, à distance. Je ne sais pas ce que ça renvoyait cet univers du fumeur pour celle qui parlait ici. Ce n'était pas utile de savoir, c'était déjà beaucoup de mettre au jour ce genre de projections. Et puis elle a continué.

12
FéV 21

Les dessous du télétravail

Notre corps est le lieu de plein d'excitations permanentes qui viennent tout à la fois de nous-mêmes – oui, de nos besoins corporels, de nos fantasmes, de nos désirs et de nos frustrations intimes – et aussi des sollicitations extérieures. C'est notre énergie vitale qui s'exprime ici, et notre libido aussi mine de rien.
Et chacun de nous a sa manière singulière de réguler tout ça. En continu ou bien par à-coups : retenir, différer, décharger, « sublimer » ...
Et les télé-réunions ont un effet très particulier sur tout notre corps pulsionnel.
Parce que la présence des autres, en chair et en os, contribue tout à la fois à nous exciter et à nous calmer. Ça dépend de chacun, de notre relation aux autres et de notre histoire intime là aussi. Le télétravail a donc un impact sur nous, dans un sens et dans l'autre (charge/décharge). Et ça bouleverse nos équilibres installés par ailleurs. Ça les met en relief aussi...

01
FéV 21

Télétravail & nourritures psycho-affectives

Je ne sais pas pour vous, mais par les temps qui courent et avec tout le travail « sans contact », de plus en plus, c'est essentiel de retrouver le temps du lien. Oui, des liens choisis, intimes, créatifs...

Ce sera le thème d'un atelier singulier que j'animerai pour La Fabrique RH ce vendredi, 5 février, à 11h00 :

Les dossiers de l'écran :
les nourritures psycho-affectives du télé-réunioneur
.

Un atelier organisé par l'ETAP, le 1er espace de coworking dédié aux agents de la fonction publique, et ouvert à tous ici.

 

24
AOU 20

Entre-deux

Il y a quelques semaines c'était plein de tournesols dans les champs tout autour d'ici et maintenant c'est déjà du blé.

Il n'y a pas d'entre-eux, ça reste intensif et c'est un peu comme les gens souvent. Oui, ils passent du monde d'avant à celui d'après comme on dit, mais sans trop savoir ce qu'ils veulent au fond.

Alors ils répètent plus ou moins une histoire sans fin et tout ça derrière les masques et les apparences du changement.

 

25
MAI 20

Atelier re-créatif à la campagne

Toutes ces journées, toutes ces semaines confinées, ça nous a bien chamboulé mine de rien. Oui, ça a bouleversé et mis à mal nos manières de penser, de faire et d'être. Dans notre métier et dans la vie de tous les jours. Quoiqu'on en dise.

Et ça a empêché et frustré bien des élans. Mais esquissé d'autres pistes aussi.
Alors c'est bien de prendre un peu de temps pour poser tout ça, déplier ce qui peut l'être et ainsi tracer d'autres chemins. Pour soi et dans son métier.

05
MAR 20

Les ateliers Psycho-Affectif

Les gens, leurs émotions c'est comme s'ils voulaient plus ou moins les geler ou les gérer. Surtout en entreprise. Et les coachs qui suivent le mouvement aussi. Oui, ils les coupent en quatre, ils disent qu'il y a la colère, la tristesse, la joie ou la peur. Ils les classent comme ça, en positif ou négatif, même s'ils sentent bien que c'est tout et son contraire à chaque instant. Et que c'est plus compliqué et plus extrême parfois. Avec par exemple la rage, la détresse ou l'angoisse au fond.

16
NOV 19

Groupe d'Analyse de Pratiques 2020

Nous aimons poursuivre en 2020Eva et moi, le travail d’analyse de pratiques professionnelles en petit groupe, que nous animons en duo et que nous avons initié il y a maintenant 8 ans. Cette forme de travail en groupe restreint (4 à 6 participants engagés) continue de traverser les modèles et les modes. Oui, parce que cela permet à chacun – coach, consultant, formateur, RH – de vivre et de saisir par l’expérience, au fil des séances, ce que chacun de nous s'efforce de réprimer ou bloquer et qui alors nous déborde ou même nous échappe en situation professionnelle.

28
AOU 19

HAPPY DAYS : le travail du « négatif »

Lorsque vous animez en groupe ou en équipe, dans un projet de changement, un cycle de formation ou des sessions d'analyse de pratiques, forcément, vous vous heurtez à des « résistances ». Oui, des oppositions diffuses ou virulentes qui visent des détails ou les règles du jeu, votre cadre de travail ou même la finalité du projet. Et parfois ça peut prendre aussi l'apparence du consensus.

Forcément, parce que chacun dans le groupe s'accroche à vous à sa manière avec des jeux d'alliance complexes. Vous avez appris à contourner ou dépasser ces dynamiques qui semblent « négatives » mais qui sont des défenses naturelles : analyse systémique, approche paradoxale, processus d'engagement...

10
JUI 19

C'est l'enfant qui fait la mère

L'autre jour, c'était la dernière séance du master Coaching à Paris 2 et j'ai proposé plein d'ateliers ouverts, un peu comme des "stands" à l'école quand c'est la fin de l'année. L'un de ces stands c'était sur le tutorat, parce que pendant l'année chaque étudiant avait un tuteur. Et donc j'ai proposé à ceux qui voulaient ça de regarder comment dans cette relation-là ils ont peut-être fait "le bébé thérapeute" ou "guérisseur". Oui, l'hypothèse est que celui qui est accompagné prend en charge celui qui l'accompagne. Tout ça inconsciemment bien sûr et un peu comme le nourrisson qui peut réveiller les sentiments maternels face à sa mère incompétente ou dépressive et ainsi "créer sa mère". Et puis parce que je vois souvent des coachs qui se croient "guérisseur" sans trop savoir d'où ça vient.

Il y avait d'autres stands : l'un sur l'évaluation parce que c'est l'époque pour ça et de plus en plus ; un autre sur le passage à l'acte (mais personne n'a voulu remettre ça peut-être à cause des histoires du mois d'avant) ; et puis un atelier sur le mémoire professionnel que chacun va écrire cet été et qui est aussi comme une énigme très intime.

Je partage ici le déroulé de cette séance et aussi un lien vers un article sur comment les petits enfants répondent aux désirs inconscients de leur mère. 

13
JUN 19

Passage à l'acte

« Développer son charisme », « Croire en son potentiel », « Mater son agressivité »… le coaching est un haut-lieu de « passage à l'acte ». Oui, un mode opératoire spécial pour ça, pour le symptôme, pour la répétition. Institué, ritualisé, assisté par un coach.
Le passage à l'acte c'est un 
« circuit court », inconscient, entre la pulsion et un objet donné à haute tension. Sans vraiment d'élaboration alors. 
Ce n'est pas forcément un souci si le coach sait à peu près de quoi il en retourne : les jeux de transfert, ses pulsions face à tout ça, ses modes familiers d'excitation et de jouissance...

Tout ça c'était le thème de la supervision à Paris 2, pour le master Coaching, le mois dernier. Je partage ici le fil d'Ariane de cette séance. Tout s'est passé comme prévu jusqu'à la pause : travail en petits groupes et en associations libres sur des questions qui titillent ou taraudent chacun, plus ou moins. Oui, jusqu'à la pause parce que, à ce moment-là, il y a eu un attentat à Lyon et ça m'a pas mal dérouté sur le coup. Ou bien j'ai pris ça comme un prétexte pour moi-même passer à l'acte aussi. C'est là que j'ai commencé à parler d'un, deux, trois cas cliniques qui me taraudaient. Et puis, de fil en aiguille, il y a eu une comme une inversion des rôles alors, comme si je demandais au groupe quelque chose mine de rien. Et c'est sur le divan, dans l'après-coup comme toujours encore, que j'ai commencé à voir tout le pourquoi et le dessous de ces choses-là.

Prochaine et dernière séance demain soir.