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JUN 16

La fabrique des nouages

C'était la dernière séance pour la supervision l'autre soir à Paris 2. Et la fin de tous les cours aussi.
Mais, c'est artificiel ce genre de fin, je trouve. C'est comme en coaching, faut pas être dupe. Oui, parce que c'est couru d'avance ; mais selon quel programme alors ? Parce que dans notre programme d'origine, on ne connait ni le jour ni l'heure de la fin.
Et puis il n'y a pas vraiment de programme pour l'inconscient, sauf nos pulsions, nos répétitions, nos actes manqués, nos défenses… Et tout ça se tricote et se condense dans nos relations. Et dans les jeux de transfert aussi.

Alors j'ai proposé de dénouer ça ensemble. Enfin un peu et avec ceux où, au fil des séances, quelque chose s'est tissé ou accroché, instantanément ou mine de rien, dans un cadre posé ou au dépoté, d'un côté ou de l'autre.
Comme une fabrique des nouages, des merveilleux nouages…

Master 2 - Séance 8 : 10 juin 2016
Supervision en groupe

Dernière séance : La fabrique des nouages

 

#1. Préambule

Donc ce soir c'est la toute dernière séance de notre parcours ensemble et aussi la fin des cours.
Et pour cette dernière séance, les années d'avant j'aimais travailler sur la fin comme une évidence. Avec deux approches aux antipodes :

1. La finitude : De chacun de nous et de toute chose. Oui, parce que c'est l'une des "données existentielles", une contrainte et une angoisse souvent avec la liberté, la solitude, l'imperfection, etc (cf. Irvin Yalom).

2. Et puis, plus récemment, sur un mode pas du tout tragique, le futur : une fois votre diplôme en poche, accompagner. Qui ? Pourquoi ?…

Mais, c'est artificiel la fin ici. Et comme en coaching. Parce qu'elle est programmée à l'avance. Et selon quel programme alors ? Dans notre programme originel nous ne connaissons ni le jour ni l'heure de notre fin. Oui, alors pourquoi 6, 12 ou même 20 séances ? 
Il n'y a pas de programme pour l'inconscient, sauf nos pulsions, nos répétitions, nos actes manqués… Et tout ça, ça se condense dans les jeux de transfert. Et quand ça veut finir c'est là que ça commence.

Et c'est une forme de violence que de couper court ainsi. Oui, parce que quelque chose s'est amorcé, tissé au fond. Ça met dans la rumination alors, ça fait peut-être remonter des manières d'être d'avant mais qui ne peuvent plus être analysées. Et c'est peut-être une figure familière ça, le collé/coupé ?

Alors nous allons prendre le temps d'élaborer ensemble ce soir, sur la relation qui nous relie, le transfert.

Et avant ça, une ou deux histoires du moment :

I. : Des fois ça s'arrête à cause de l'argent. Mais c'est tout autre chose au fond.
M. : « Je veux être votre ami. Mais sans payer pour ça. Sinon ce serait comme aller voir une prostituée ! »
 

#2. Practicum, entre nous : Instantanés & Accros

Je vais travailler avec chacun de vous, tour et à tour et en petit groupe ; mais à partir de moi, juste un instant et pour commencer.
Oui, parce qu'avec plusieurs d'entre vous, je peux nommer mon transfert. Et avancer ensemble un pas plus loin alors.
Donc on va faire ça ce soir : de l'analyse, du sur-mesure. Ni tragique ni romantique. Pas a priori en tous cas.

Instantanés

Il y a ceux avec qui j'ai travaillé juste un instant, le temps d'un accompagnement, dans un cadre structuré et engagé ainsi :
▪ en duo ou en trio : M. L., J.
▪ ou en plénière, au dépoté, ou bien plus structuré : C., Y. et C.
Un 1er groupe ainsi.

C'est quoi votre élan à vous ? ça vous évoque quoi ? et comment ça va encore se déplier ?

PAUSE

Accros

Oui, ceux qui me semblent "accrochés" et qui le disent ou qui le font. Et aussi ceux avec qui, moi-même, je m'accroche, irrépressiblement : P., V., F.
Et puis aussi, à sa manière, A. et O.

Un 2ème groupe ainsi.

Alors c'est quoi cet accrochage-là ? Ce que ça évoque de familier, singulier pour chacun ?

 

Encore un instant en plénière 

Et puis au 2 juillet à VOISINES

***

Photo : Les nouages - Marie-Charlotte Dutertre