« Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face » écrivait La Rochefoucault. Et pourtant avec Melancholia, Lars von Trier nous invite à contempler l'un et l'autre, tour à tour, au cœur de la nuit, à l'aube et à l'orée de cet instant où le monde finira à jamais.
Melancolia c'est le nom du soleil noir qui va peut-être percuter notre planète bleue. Alors, quand l'astre vagabond se rapproche, tranquillement, en douceur, il y a ceux qui s'inquiètent ou se rassurent, avec la science, un télescope ou un jouet d'enfant, et puis qui sombrent dans l'angoisse.
Et il y a Justine (Kirsten Dunst, délicieusement troublante), désenchantée et mélancolique. Il sommeille au fond d'elle comme une volonté de catastrophe et une forme de connaissance secrète, introuvable. Elle sait que l'immuable et l'éphémère se frôlent, que le pire est sûr. Alors elle fait l'amour à la lune et contemple la vie qui reste.
Entre mariage et pluie de pollens, orage de grêle et doubles pleines lunes, un film onirique, rare et poétique. À l'à-pic du néant.
Vraiment déconseillé à ceux qui ont peur des précipices de l'âme.
La bande annonce : Melancolia
Réalisé par Lars von Trier
Avec John Hurt, Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg...
Durée : 2h10 - Année de production : 2011
Distributeur : Les Films du Losange
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