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SEP 07

L'entreprise sur le divan

Le magazine Newzi de septembre nous fait découvrir un "psy d'entreprise" : Didier TOUSSAINT qui "analyse" les névroses de grandes entreprises françaises (Renault, FNAC, Club Med…), les "nœuds pathologiques" et l'irrationnel dans des organisations performantes, en écho au roman personnel de leur père fondateur, de leurs dirigeants…


Didier Toussaint, docteur en philosophie et consultant en stratégie, est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'inconscient d'entreprise : Inconscient, structures et stratégie (L'Harmattan, 2000), Renault ou l'inconscient d'une entreprise (L'Harmattan, 2004), L'Inconscient de la Fnac (Bourin éditeur, 2006).
Le début de l'article "La vie névrose au bureau" paru dans Newzi :
« Quatre suicides en deux ans, dont trois sur leur lieu de travail, un cinquième début 2007, au technocentre de Renault dans les Yvelines. Tous cadres et techniciens. L'entreprise rend fou. C'est donc bien qu'elle est folle ! Et pas seulement du tourbillon de son chiffre d'affaires. Car toutes les sociétés sont névrosées, du drame de Renault aux manies révoltantes de votre voisin de bureau, tatillon inefficace et lécheur invétéré. On avait repéré le problème depuis longtemps en ce qui concerne les individus. Mais en matière de business, la psychanalyse ne compte plus ses trains de retard. Forcément : le discours dominant est à la croyance en la toute-puissance des p-dg opposée à l'inertie des salariés. À l'idée bien ancrée que la rationalité préside seule aux destinées de l'entreprise et aux choix du consommateur. Prévisions, plans stratégiques, ratios marketing… autant de colifichets destinés à évacuer les zones d'ombre du business model. C'est-à-dire l'irrationalité fondamentale de l'entreprise, issue de son histoire, de son contexte, de la personnalité de ses fondateurs. Mais aussi de ce melting-pot quotidien d'émotions qui gouverne l'économie bien plus sûrement que les modèles statistiques. Bref, son inconscient, le lien qui fait sens entre les éléments clés d'une culture et d'une histoire. Rares sont les explorateurs de cet irrationnel d'entreprise. Il y aurait pourtant de quoi faire… »

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Son blog est passionnant aussi : Le blog de Didier Toussaint

La systémique apporte un autre éclairage sur les symptômes et les névroses de l'entreprise : observer les liens entre le cœur de métier, le produit, le mode de management, le système de relations. Ainsi, chez un fabricant d'ascenseurs, le produit va "toujours plus haut" et la fuite en avant empêche la prise de recul ; une banque qui "fabrique" de l'aversion aux risques, "interdit le droit à l'erreur" dans le management ; l'hôpital soigne et génère aussi de l'épuisement professionnel, plus qu'ailleurs…
L
ire le compte-rendu d'une conférence animée par Jacques Antoine Malarewicz pour la SF-Coach : "Liens entre la production et le management de l'entreprise"
« Il existe un lien manifeste entre ce que produit l'entreprise et son modèle de management. Cependant ce lien ne peut être simplement contenu dans la notion de culture. Il s'agit ici, bien plus intimement, de l'ensemble des modes d'interaction qui prévalent entre les membres de cette entreprise en résonance avec ce qu'elle produit. Ces modes d'interaction […] structurent la conduite de l'entreprise d'autant plus efficacement qu'ils ne sont pas revendiqués et qu'ils ne participent pas du discours "officiel" sur le management.
D'un point de vue systémique, lorsque l'identité du produit vient infiltrer profondément le management, l'entreprise court le risque d'être davantage tournée sur elle-même que vers ses clients. Tout se passe comme si elle était envahie par ce qu'elle vend, dans la dimension relationnelle de sa production, perdant ainsi la souplesse pour s'adapter à un marché ou développer de nouvelles stratégies commerciales. »

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