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JUI 07

Regard sociologique sur les suicides au travail

Un article à lire avec intérêt, sur un nouveau blog "uneheuredepeine" : Le suicide au travail : retour sur les conflits
Le regard d'un sociologue sur les "épidémies de suicide" dans les grandes entreprises en France ; alors qu'au Japon se multiplient les "karoshis" : les "morts par surtravail".
Un éclairage singulier qui permet de dépasser les causes individuelles affichées : "il a été viré", "sa femme l'a quitté"...

Pour les sociologues, "l'acte le plus individuel et le plus intime est profondément inscrit dans les relations sociales" (Durkheim). Le suicide est vu ici comme une pathologie du lien social, comme "l'aboutissement d'un processus de délitement du tissu social", du "vivre ensemble" dans le monde du travail (Dejours).
Je lis ici un écho à une limite du coaching individuel : psychologiser, intérioriser des contraintes générées par l'organisation. En particulier, lorsque le coaching est "prescrit", "adaptatif", "correctif", comportementaliste... Alors le remède peut devenir pire que le mal !
Le "coaching individuel en groupe"(cf. Groupe d'Analyse de Pratiques ou 'GAPs' sur art-de-changer.com) est une alternative au coaching individuel : il permet de recréer du lien social, tisser de nouvelles solidarités entre pairs
, en particulier pour les "métiers impossibles", les managers de proximité (*).
Lors des premiers GAPs, je voyais ici un "bénéfice secondaire" et je demandais à chacun d'apporter d'abord une situation sensible, complexe. Au fil des séances, j'ai réalisé que la demande était aussi de se retrouver entre pairs. Je parle aujourd'hui de "coaching tribal".
L'article évoque aussi ce thème à travers des "structures d'intégration", comme les groupements professionnels, pour "fournir à l'individu une identité et des relations capables de le protéger du suicide" (Durkheim).
Lire l'intégralité de l'article sur uneheuredepeine

(*) Les trois "métiers impossibles" : Gouverner, Eduquer et Guérir". La formule est de Freud : "impossibles" écrit-il, car dans chacun de ces métiers "on peut d'emblée être sûr d'un succès insuffisant".
Derrière le désir et l'illusion de maîtrise et de toute-puissance, le professionnel plonge souvent dans l'incertain, l'indécidable, l'imprévisible, le complexe... Et, comme en coaching, ces métiers sont un mélange d'inné, d'éthique, de savoirs experts, d'expériences, d'intuitions, de bricolages...
Pour aller plus loin : Encadrer un métier impossible ? Frederik Mispelblom Beyer