28
JAN 12

Les merveilles

Là, avec délice, je suis au beau milieu d'un roman vraiment étonnant : Les merveilles.
Ça commence dans le huis clos d'une famille bien ordinaire où se mêlent le barbare et l'impossible douceur, le drame et l'anamour, les prémisses de la folie.
Une histoire qui va mal finir, écrite par Claire Castillon une femme qui ressemble à une fée mutine et qui, en couverture, se montre en étrange compagnie d'un jarre. Empaillé, j'imagine !
Une auteure étonnante dont je sens que je vais savourer les autres créations d'avant et de demain.
Quelques extraits en partage ici et sans attendre la fin. 

 

04
JAN 12

L'amour médecin ?

Zurich, été 1904. Aux premières heures de la psychanalyse, Carl Gustav Jung s'apprête à tester la nouvelle méthode freudienne de la "cure par la parole" avec une patiente de dix-neuf ans, Sabina Spielrein. Mais le médecin suisse va tomber éperdument amoureux de la jeune femme, qui, guérie, deviendra psychanalyste à son tour et lui fera rencontrer Sigmund Freud, le grand maître vienois.
C'est la trame du film de David Cronenberg, en ce moment à l'affiche : 
A dangerous method.
D'après l'
œuvre de Christopher Hampton : Parole et guérison.

 

10
DéC 11

Le moine

Il y a dans mon roman familial des épisodes incroyables où les contraires se mêlent et se tourneboulent : le sang bleu et le sang noir, le noble et le modeste, le maître et l'esclave Et l'un des premiers chapitres de cette histoire s'écrit dans un dilemme douloureux et secret qui opposa le sacré et le charnel, les Ordres et le désordre
C'est pourquoi j'aime tout à la fois les diableries et les lieux divins. Et je suis aux anges quand le théâtre ou le cinéma me raconte des histoires d'ailleurs et de jadis où le bien et le mal se débattent, où l'âme et la chair ne font pas bon ménage.

 

28
NOV 11

A la renverse

« Dès son origine, l'anagramme fut un moyen d'interroger les noms mais aussi les préceptes des livres sacrés. La kabbale en fit grand usage, prêtant à cet art des vertus révélatrices. Le monde pouvait accoucher d'un démon. Aux XVIe et XVIIe siècles, ce jeu savant s'immisça dans les cours d'Europe. Entre gens lettrés et courtois, il était de bon ton de trouver dans un nom propre une flatterie délicate ou une maligne satire.
Thomas Billon, gentilhomme provençal, fut un fameux anagrammatiste. Il eut de Louis XIII une pension de douze cent livres pour amuser la Cour. Sa glore dura sans échec jusqu'à ce que le poète Colletet y vînt porter atteinte par une moquerie, tenant "que tous ces renverseurs de noms ont la cervelle renversée". Hélas la sienne était bien trop d'aplomb ; l'histoire l'oublia.
Galilée, quant à lui, communiquait sous forme d'anagrammes certaines de ses découvertes ; c'était là un moyen de s'assurer la priorité de ses observations tout en les entourant de mystère. Enfin, la coutume s'établit, pour les écrivains et les artistes, de signer leurs œuvres par l'anagramme de leur nom.

Alors, l'anagramme ? Art divinatoire ? Art du compliment ? de la satire ? du secret ? En tout cas, une fiole de folie, c'est certain. »

C'est la préface d'un petit livre délicieux, écrit par un physicien et un jazzman, découvert ce week end chez la marchande : Anagrammes renversantes ou Le sens caché du monde, Étienne Klein et Jacques Perry-Salkow.

Comme un voyage à travers les sciences, l'histoire et les arts…

 

25
OCT 11

Instants d'âme

Papier de soie plié sur le vélin de velours, ruban d'or entre les doigts de la marchande de livres, j'ai aimé m'offrir cet autre livre de Christian Bobin : Un assassin blanc comme neige.

C'est un livre sans histoires. Juste des instants d'âme, lumineux et éphémères. Des minutes vagabondes.
Un merle qui file entre le rosier de bois noir ; la pluie qui joue au clavecin ; une femme d'affaires qui se défait enfin du chic et du lisse ; un lièvre soûlé par le parfum de la menthe au paradis
"L'ivresse de goûter à une vie dont chaque instant est sans modèle."

Tour à tour, avec ravissement et mélancolie, Dieu, la mort assassine, Bach, Matisse, les saints se faufilent entre les lignes. Mais celui qui dialogue avec les anges nous prévient : "Je parle si souvent de Dieu qu'on va finir par croire que je le connais."

 

09
OCT 11

Traces d'enfance

Sur le chemin de l'atelier, il y a aussi une galerie d'art dans laquelle j'aime parfois m'arrêter.
Et, en ce moment, s'exposent de drôles de bonshommes, un peu biscornus, un peu déglingués, qui semblent venus tout droit de l'enfance.
Parce que pour leur auteur,
Jean-Claude TARDIVO, « les premières traces laissées par un enfant, inscrites en mémoire fondamentale, sont la genèse d'une démarche artistique en promesse d'exister. »
Et
parce que ces traces-là nous suivent à jamais comme une douce lumière.


05
OCT 11

Un petit livre angélique

Un autre livre découvert avec bonheur sur le chemin de l'atelier. Un livre qui s'ouvre sous le souffle d'un ange et qui porte entre ses pages la douceur inouïe du murmure d'une femme à son enfant. Cette femme c'est Marie, simple jeune femme juive fiancée à Iosef…

"En ces jours de fin d'été, avant les noces, j'expose mon corps au soleil sur le toit au premier matin, sous prétexte de retourner les figues mises à sécher. Je découvre mon ventre pour que la lumière lui parvienne à travers moi. Je lui en parle : « C'est cette lumière qui t'attend au dehors. Elle ne sert pas seulement à voir loin, c'est aussi de la chaleur. Tu sens la vague qui nous recouvre tandis que nous sommes allongés ? Elle se nomme soleil. Mes yeux n'arrivent pas à le regarder, mais les tiens oui, protégés par l'eau de mon ventre. »" p. 38

 

17
SEP 11

Brodé au point de grâce

Nabaltar, le soigneur de fauves, a les arbres ; Zeppo, le clown, les albums de photographies ; et Hésior, le magicien, les histoires de sang.
Et, entre eux, il y a Mira. Une femme de l'air. Faite pour s'envoler.
Au point de croix et de grâce, au fil de soie, Jeanne Benameur brode autour d'eux une histoire d'âme. L'histoire de l'amour et de la mort.
Ça se lit comme on marche en sous-bois, là où la terre est si tendre. Silencieuse. Là où rien ne gêne pour contempler.


29
AOU 11

Charnel et animal

À l'ombre des larmes du saule, à fleur d'eau près du moulin, une coccinelle en pèlerinage zigzague entre les mots de ce livre de l'été. Comme si, à pas comptés, à pas menus, elle m'invitait à retrouver un bonheur d'enfance : lire du bout du doigt.

Et ce livre-là parle de la joie sacrée de tracer les premières courbes,
les premières lettres sur les cahiers de l'enfance. Une joie sacrée et un tourment aussi. Un tourment quand le savoir et l'école menacent le lien entre l'enfant et la mère. Ce lien-là, charnel et animal, vorace et exclusif, n'a besoin ni de lettres ni de mots.

Jeanne BENAMEUR est une artiste dentellière qui brode chaque mot, chaque phrase, sur des pages en vélin.


27
AOU 11

Au bord du néant

« Le soleil ni la mort ne peuvent se regarder en face » écrivait La Rochefoucault. Et pourtant avec Melancholia, Lars von Trier nous invite à contempler l'un et l'autre, tour à tour, au cœur de la nuit, à l'aube et à l'orée de cet instant où le monde finira à jamais.


19
JUI 11

La plus que vive

« Peu de livres changent une vie. Quand ils la changent c'est pour toujours, des portes s'ouvrent que l'on ne soupçonnait pas, on entre et on ne reviendra plus en arrière. »
Ce sont des lignes de Christian Bobin à propos des livres qui, parfois, sont comme des « anges d'appoint ».
Et, tout comme ses autres livres, La plus que vive est un sésame troublant pour aller sur les chemins de soi.

 

07
JUI 11

Blue Valentine

C'est du cinéma d'auteur américain. Rare.
Et c'est le blues des amoureux,
l'énigme de l'amour et du désamour :
Quelle alchimie singulière nous porte vers l'autre, éperdument ?
Et pourquoi un jour, ou au fil des jours, l'amour s'échappe ou s'érode ?

Un drame romantique et bouleversant, beau et triste.
A voir absolument. Seul ou en couple.

02
JUI 11

Les Éternelles

« Il y a des femmes que l'on rencontre pour une seule nuit, certaines pour quelques mois, quelques années, d'autres encore que l'on côtoie une vie entière : elles ont toutes ce point commun de n'être pas oubliées. Elles reposent dans un coin de nos mémoires comme de précieux bijoux que l'on aurait portés et qui ne se seraient jamais altérés. Ce sont elles les Éternelles. »