24
NOV 11

On était ami

J'ai reçu il y a quelques semaines un courrier de Mathilde, une femme qui a été accompagnée en coaching professionnel. Et, en même temps, et en coulisses, s'est tissé avec son coach un lien d'attachement singulier. Le coaching fini, le contact s'est coupé, elle partage alors dans ses lignes sa souffrance et "l'impression d'abandon". Pour tenter de comprendre, elle m'interroge sur le cadre et les pratiques du peuple coach.
J'ai évoqué les jeux transférentiels qui se jouent de part et d'autre et qui, pour moi, sont aussi la matière du
"coaching professionnel".

Je publie ici, avec son accord, la lettre de Mathilde. J'ai changé le prénom et des éléments de contexte.
Et vous, qu'auriez-vous envie de répondre ?
 

13
OCT 11

Instants de la saison rousse

Une fois l'histoire de sa vie déposée là, une fois la nuit tombée, « c'est, dit-elle, de la faillite du corps et de la chair, de la dégringolade de l'âme, de l'effroi qui sourde au fond de moi, dont j'aimerais parler avec vous. »

*

Coach au talent vraiment singulier, elle a l'une des formes aiguës des troubles de l'attachement. Elle aime murmurer sa peine et puis elle lâche là, tout à trac : « Chaque séance me fait tant souffrir que j'ai parfois envie d'abandonner ce métier à jamais. »
« Et vous, ajoute-t-elle, ça vous prend aussi parfois cette mélancolie ? »

*


01
OCT 11

Séances de l'été indien

Dernière séance.
- Ce que j'aimais partager d'intime là, avec vous…
- Oui Emma ?
- Cela, d'une séance à l'autre, vous sembliez prendre soin de l'oublier, de le laisser au passé !
- Oui.
- Je sais bien que c'était votre manière à vous d'être présent à ce qui était présent, à ce qui allait peut-être surgir de nouveau, d'incréé… mais… mais alors c'était comme m'oublier moi !

*


28
SEP 11

Psychopathologie appliquée

Roland Brunner et Eva Matesanz co-animeront un atelier avancé, inédit et dédié aux coachs :

"Quand Pathos s'invite en coaching :
apprendre de la clinique analytique
"


Jeudi 20 octobre et vendredi 4 novembre 2011
 

Et je relaie avec bonheur l'invitation d'Eva pour ces deux journées.

 

07
SEP 11

Un temps qui ne passe pas

« Les hommes sont des abuseurs », lâche-t-elle quand, au clocher de l'école enfantine et maternelle, sonne le douzième coup de midi. Oui, à ma manière, moi aussi je l'ai abusée ; quand, la séance d'avant, j'ai parlé un instant de trop. Je l'empêchais d'exister alors.

07
AOU 11

Dans les bras des dieux

Qui dort dîne, mais elle dîne parfois dehors avec un autre et Dionysos.
Alors lui passe des nuits blanches, des vertes et des pas mûres avec Pathos.
Sait-il que Thanatos et Hypnos sont frères jumeaux ?

05
AOU 11

Des claquettes sur le toit

Casting Shopping Première rencontre séance.
Non, il ne veut ni
thé ni café. Ce qu'il veut c'est d'emblée me raconter son histoire, « avec toutes les pièces de son puzzle » : les jeux de guerre, son nouveau chef - un sadique notoire -, les pièges sournois posés au détour d'un couloir ou d'un dossier pas très clair, son anxiété naissante, tous ceux qui ont capitulé avant lui…
Il me parle aussi de l'autre coach, une femme, qu'il rencontrera bientôt pour choisir entre elle et moi.

22
JUN 11

Su-doku de l'âme

« C'est quoi aimer ? »
Ce n'est pas un des sujets du bac de philo ; c'est la question que soudain Zelda me pose là, au beau milieu de la séance.
Elle a oublié sa question d'avant et de toujours, celle qui l'a menée jusqu'ici un an plus tôt : Comment sortir de l'écheveau des liens toxiques qui se tissent et s'emmêlent tout autour d'elle ?

01
MAI 11

Entre deux séances

- Zelda, mais finalement, pourquoi cette séance entre deux séances, en urgence et à travers les ondes ?
- Parce que j'ai parfois peur de dormir. Peur de m'endormir pendant le jour. Peur de perdre alors ce profond désir de vie que je découvre en moi et en séance.
- Et pourtant vous dites que, maintenant, vous aimez faire des croche-pattes à ceux qui, hier, vous portaient de cruels coups bas ?
- Oui ;-)
- Et vous savez aussi tirer la langue, sans détours, à celui qui
vous tend des pièges toxiques par mail !

26
MAR 11

Coaching en groupe de pairs

Dépasser une situation bloquée, développer de nouvelles habiletés, franchir un cap délicat… Autant de bénéfices apportés par le coaching individuel pour le dirigeant ou le manager de proximité. Pourtant, face aux changements d'organisation de plus en plus rapides et incessants, l'accompagnement individuel crée ses propres limites : renforcer l'isolement et le sentiment de solitude, psychologiser et intérioriser les injonctions de l'organisation, participer à une forme de suradaptation…
Pour répondre au besoin de recréer du lien, se retrouver entre pairs face aux situations difficiles, de nouvelles formes de coaching plus collectives se développent : groupes de co-développement, supervision des pratiques managériales, groupes d'analyse de pratiques…
Déjà utilisées pour d'autres métiers solitaires et où la pratique est un mélange d'inné, d'éthique, de savoirs d'action et d'expériences, ces formules se développent dans le monde du management.
Plongeons au cœur d'une séance de "coaching individuel en groupe" avec des cadres dirigeants.

Ces lignes sont issues d'un chapitre de mon premier ouvrage : Dans l'intimité du coaching, Editions Démos, Mars 2008.


23
FéV 11

Sans le détour des mots

Elle se blottit au creux du sofa et elle retient son souffle. Elle attend. Sans un mot, sans un signe. Elle aimerait que je la devine, que je la comprenne. Cœur et âme.

08
FéV 11

Tout le contraire

- Aujourd'hui, j'ai envie de travailler avec vous sur ce quelque chose de rigide que je sens tout au fond de moi. Ça me limite mais c'est comme un désir irrésistible de tout contrôler à tout instant. Contrôler les autres et le temps, moi-même et le monde.
- Alors je vous invite à nous aventurer aux antipodes, à faire l'expérience de tout le contraire, ici. Juste un instant ou plus peut-être.

25
JAN 11

Mélancolie

« Mon ciel est noir, dit-elle la voix tremblante. La mort vient de porter un coup bas à mon amie d'enfance et de toujours. »
Un long silence plus tard lui nous confie : « Au fond de moi,
aujourd'hui, il n'y a ni poésie ni plaisir en mon jardin. »
Et elle, à son tour, nomme sa sensation de l'instant : « Les années filent et mon horizon se rétrécit. Et, pourtant, j'ai encore tant de projets. »