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MAR 10

Les ancêtres des coachs (partie 1)

Pour vivre et travailler en conscience, se projeter dans l'avenir, il faut connaître ses ancêtres et avoir engagé avec eux un dialogue fructueux. Et, trop souvent, les coachs sportifs sont évoqués comme nos ancêtres alors qu'eux-mêmes sont les héritiers d'une tradition très ancienne qui remonte à l'antiquité. Pourtant, en reliant le coaching aux grandes traditions de l'accompagnement philosophique, spirituelle, éducative et politique, nous retrouvons une lignée plus complète et bien plus riche.

Ce thème des racines de notre métier et de la place du coaching dans le monde contemporain était au cœur d'une soirée-conférence animée par Reine-Marie HALBOUT, l'été dernier à l'université de Paris 2.

Reine-Marie
HALBOUT, qui est une des figures du coaching et de la supervision en France, était invitée par Thierry CHAVEL dans le cadre du master de coaching qu'il dirige à Paris 2 et d'un cycle de conférences singulières qu'il organise avec des intervenants passionnants et généreux.

J'ai aimé rencontrer et écouter Reine-Marie qui a bien voulu partager ici le texte de sa conférence.
Voici la première partie.

 

"Connaître ses ancêtres pour penser et pratiquer le coaching"
Reine-Marie HALBOUT


Introduction
Depuis une quinzaine d'années, le coaching fait beaucoup parler de lui. De nombreux acteurs s'interrogent : est-il une démarche au service d'un système libéral, encourageant les collaborateurs dans les entreprises à toujours plus de performance et d'adaptation ou une démarche de rupture, invitant ces mêmes acteurs à remettre en cause le monde du travail et à s'en extraire ? Je vais tenter d'ouvrir une troisième voie qui suppose de s'intéresser aux racines de coaching, aux coachs et à leur posture et aux critiques adressées au coaching. Nous allons donc, successivement, parcourir ces trois étapes.
Le coaching, de nombreux acteurs s'y intéressent et s'y forment : nous devrions donc tous être à peu près à clair sur son histoire et sa vocation.
Pourtant, de nombreux malentendus subsistent. Pour beaucoup, le coaching a traversé l'Atlantique en provenance des États-Unis et est associé au développement de la performance des individus et des équipes. En fait, de tout temps, des hommes ont accompagné d'autres hommes. Le coaching a une histoire et cette histoire est très ancienne.
L'accompagnement est une donnée fondamentale dans les parcours d'humanisation et de socialisation. Ma première étape consiste donc à resituer le coaching dans son ancrage philosophique, éducatif, spirituel et thérapeutique. Cette réflexion va nous permettre de nous relier à nos ancêtres collectifs.
Nous allons aussi nous intéresser au coach et à sa posture. Le principal outil du coach, c'est lui-même. Comme je l'énonce depuis longtemps, il est donc nécessaire qu'il se connaisse et ne cesse de travailler sur lui-même étant bien relié à ses ancêtres individuels.
Idéalement, le coach ne vise rien pour celui qu'il accompagne. Il est juste en mesure de créer un espace d'introspection, de réflexion et donc de transformation. Cela suppose beaucoup de maturité et de sécurité intérieure. C'est certainement l'idée d'une posture clinique qui rend le mieux compte de la spécificité du travail du coach qui conjugue écoute plurielle du sujet et attention portée à soi-même.
Dans un coaching, s'engage une relation qui transforme les deux protagonistes, coach et coaché. Ce dernier est au centre du travail. Il s'agit de faire émerger chez lui désir et sens — celui qu'il trouvera progressivement ou retrouvera. Le coach doit accepter de lâcher sur les savoirs et les outils pour s'engager dans une rencontre, d'abord avec lui-même puis avec l'autre. La posture du coach, son hygiène, est donc un élément essentiel du processus de transformation.
Lâcher sur les savoirs et les outils pour s'engager dans une rencontre ne veut pas dire s'engager dans ce métier sans s'y être formé et avoir acquis des outils solides, j'en dirai deux mots.
Rappelons aussi que, comme dans toutes les professions de l'accompagnement, la supervision est un aspect essentiel du parcours du coach.
Après ces deux temps de réflexions consacrés aux racines du coaching et aux coachs, nous pourrons nous intéresser de près aux critiques adressées au coaching. Depuis plusieurs années paraissent des livres mettant en cause le coaching et les coachs : coaching mystification ou manipulation, coaching au service de l'idéologie libérale, coach gourou, etc. Les questions que posent ces ouvrages sont légitimes.
Nous y retrouverons d'ailleurs notre problématique de ce soir : qu'est-ce qui nous permet de penser et de pratiquer le coaching en se dégageant d'une visée adaptative et d'une recherche de la performance ? Relié à nos ancêtres collectifs et individuels, nous pouvons envisager le coaching dans une nouvelle perspective, cette fameuse troisième voie, où la personne cherche à la fois à mieux se connaître et à comprendre la nature de ses liens avec son environnement professionnel, afin d'en dégager du sens et une plus grande créativité.
Il me semble que c'est par la conscience de son ancrage historique, par son professionnalisme acquis à travers un long travail sur lui-même et une solide formation, par une constante attention à son développement personnel et professionnel notamment par le biais de la supervision, que le coach sera en mesure de se positionner comme un acteur engagé et conscient des enjeux individuels et collectifs de ses interventions. C'est à partir de cette position réflexive qu'il pourra ouvrir cette troisième voie.

Les ancêtres des coachs
L'accompagnement d'un homme par un autre homme est un exercice ancien. En prenant conscience que le coaching est l'héritier de traditions, nous pouvons lui donner du sens et de la valeur, sans le réduire à un rôle de suradaptation face à la pression des organisations.
L'émergence du coaching n'est pas le résultat du hasard. Elle s'inscrit d'une part dans l'effondrement des institutions tutélaires telles que la famille, l'État, l'Église, l'armée, les syndicats, et d'autre part dans l'injonction faite à l'individu de devenir « lui-même » en dehors de ces institutions tutélaires et des constructions collectives — ce qui ne s'était encore jamais produit dans l'histoire (1).
Dans une société en mal de repères symboliques, l'entreprise occupe souvent le terrain du sens et des valeurs et le rapport au travail est devenu un enjeu crucial. Il n'est donc pas étonnant que le coaching s'y développe d'une façon très significative.
Comme je le disais précédemment, trop souvent encore, les références sportives et artistiques sont perçues comme les racines du coaching alors qu'elles résultent elles-mêmes de traditions plus anciennes d'accompagnement.
Dans mon ouvrage, je fais référence à Platon, Epicure, Sénèque, Saint-Augustin, Machiavel, Aix de la Chaize, aux jansénistes, à Freud, Jung et quelques autres. Il y est question d'éveil spirituel, d'éducation philosophique et politique, de conscience morale et de santé psychologique et physique. Permettez-moi de penser que les philosophes, les éducateurs et les religieux ont été les premiers coachs.
Il est certain que les courants sportif et artistique ont été au départ les vecteurs de circulation du coaching, des pays anglo-saxons vers la France en particulier. Les premiers ouvrages sur le coaching (2), souvent traduits de l'anglais vers le français, font une large place à cette filiation. Le risque est de rester dans une vision du coaching tourné vers une performance dont on voit bien le prix exorbitant pour l'écologie de la personne. (Je vous renvoie à l'état de santé des sportifs de haut niveau, qui est catastrophique).
Pourtant, il est essentiel que les coachs s'intéressent à l'histoire du coaching et soient en mesure de se relier à leurs ancêtres. Savoir d'où l'on vient, se questionner de telle sorte que les racines deviennent accessibles et conscientes, sont des démarches urgentes à entreprendre pour que les professions de l'accompagnement trouvent leur place et développent leur légitimité dans les organisations et la cité. Ne pas se tromper d'ancêtres, c'est très important….et les choisir du côté de la connaissance et de la réalisation de soi, de l'équilibre trouvé entre la personne et le groupe, du côté de la recherche du savoir et de la sagesse, c'est mieux…
L'entreprise est avant tout une communauté humaine soumise aux lois de toute société. À l'occasion du premier colloque organisé par la Société française de coaching, en janvier 2005, le sociologue Vincent de Gaulejac exprimait le souhait de voir se substituer aux exigences de la performance, de la productivité et de la rentabilité, la triple obligation qui fonde le lien social selon l'anthropologue Marcel Mauss : l'obligation de donner, de recevoir et de rendre (3).
Inscrit dans l'histoire des pratiques de l'accompagnement, le coaching peut se faire le porteur de ce message très ancien : le lien vaut mieux que le bien. En ce sens, les coachs, en tant que passeurs, sont peut-être porteurs d'une bonne nouvelle si eux-mêmes acceptent de renoncer aux exigences de performance, de rentabilité et d'excellence pour aller vers plus de sens, d'équilibre et de valeur accordée au travail dans sa dimension de réalisation humaine au service de l'homme. C'était notre première étape.

 

La posture du coach

La genèse d'une vocation
Au cours de cette 2ème étape, nous allons tenter de repérer les éléments clés de la posture du coach lui permettant de travailler en autonomie et en conscience.
En premier lieu, je voudrais insister sur un point : on ne choisit pas la profession d'accompagnant par hasard. Ce choix s'ancre souvent dans une expérience précoce du manque et dans des blessures narcissiques infantiles qui ont été vécues sur plusieurs générations. Les coachs, comme beaucoup d'accompagnants, ont été des enfants « blessés ». La plupart du temps, les accompagnants n'en sont pas conscients, alors qu'ils sont en permanence amenés à travailler à partir de leur blessure pour accompagner les autres.
Les motivations profondes des coachs ne sont pas différentes de celles des autres acteurs de l'accompagnement. Le coach n'utilise pas seulement une technique mais il engage toute sa personne. Son équilibre personnel est donc un aspect essentiel de sa posture.
Un coach qui ne choisirait ce métier que parce qu'il veut aider ceux qui ont des difficultés, sans être conscient qu'il a lui-même de nombreux problèmes à résoudre, risque d'être vite déçu par son activité : ceux dont il s'occupe n'avancent pas assez vite, ne lui manifestent pas suffisamment de reconnaissance, font preuve à son égard d'une agressivité qui ne cesse de le surprendre. En fait, ce coach cherche à l'extérieur des points d'appui qu'il doit d'abord trouver en lui-même. Rien de pire qu'un coach ou un accompagnant aigri… et ces professions en comptent de nombreux.

Travailler sur soi
Ce n'est pas en tenant leur histoire à distance que les futurs coachs se donnent les moyens d'accompagner les autres en conscience, bien au contraire. Ils ont souvent été des enfants en position de soutenir leurs parents en difficulté et ont développé une grande intuition de la souffrance de l'autre. Devenir le parent de leur parent, dans une recherche effrénée d'amour, a été très vite leur premier rapport au monde.
Alors cet étrange souhait de s'occuper des autres peut se traduire par un malentendu préjudiciable qui s'installe autour de cette histoire des origines. S'occuper des autres, être attentif à leurs besoins, être « inconsciemment » branché sur leurs failles, et cela afin d'être aimé, ne risque-t-il pas de conduire tout droit à de terribles déceptions ? Car, dans l'accompagnement, les coachs rencontrent des personnes en souffrance, en questionnement, en difficulté, qui ne sont pas forcément en mesure de les nourrir sur le plan narcissique… Ce malentendu risque donc de creuser encore plus la faille narcissique du coach et d'empêcher l'établissement d'un espace de travail propice à l'élaboration chez le coaché.
Un parcours thérapeutique pour soigner ses blessures
Le coach doit donc s'engager dans un parcours thérapeutique. Peu importe la nature de ce parcours pourvu qu'il permette au futur praticien de travailler en profondeur.
Pour cela, il faut prendre le temps et s'inscrire dans un rythme régulier. Trois années de travail thérapeutique sont un minimum. Il est fondamental aussi que cette expérience se vive dans l'éprouvé du transfert*, en relation duelle.
En tant que praticien de l'accompagnement, il est essentiel d'aller aussi loin que possible dans le chemin de la connaissance de soi.
Vous m'objecterez que le coach n'est pas un thérapeute, et je vous répondrais : c'est évident ! Néanmoins, c'est un professionnel de la relation. Il est donc confronté aux dynamiques transférentielles et contre-transférentielles qui sont l'essence même de toute relation humaine. Il travaille à partir de ses ressentis positifs ou négatifs et il se doit d'être le plus au clair possible sur sa propre dynamique.
De même, il doit être en mesure d'appréhender en finesse les mécanismes de défense présents dans toute situation de transition, d'accepter l'agressivité (celle de l'autre mais surtout la sienne), la destructivité et la négativité à l'œuvre dans tous les aspects des relations interpersonnelles. Il doit pouvoir accepter l'échec apparent de ses interventions, qui ne déboucheront pas forcément sur un changement ou une transformation visible, être attentif aux scénarios infantiles, aux trames invisibles qui tissent les histoires individuelles et collectives.
Ces premières réflexions permettent de comprendre que la posture acquise progressivement par le praticien sera l'élément essentiel de son travail et de sa capacité à trouver un positionnement juste entre conformité et rupture.

Se former
Depuis que le coaching a commencé à faire parler de lui, de nombreux cursus de formation ont vu le jour. S'il s'agissait, au départ, de formations dispensées par des organismes privés, autour d'un formateur, on trouve aujourd'hui une offre de formation pléthorique dispensée par des organismes privés ou des universités.
Les formations sérieuses proposent un enseignement diversifié et long, dispensé par une équipe pluridisciplinaire témoignant des différents courants théoriques qui sous-tendent aujourd'hui les démarches d'accompagnement professionnel. Elles prennent en compte les aspects psychologiques, sociologiques et organisationnels. De plus, elles engagent le futur coach à commencer une pratique supervisée et lui donnent des références théoriques solides.
En fait, il est important que les coachs continuent de se former à d'autres référentiels théoriques que ceux dont ils sont issus. C'est dans ce creuset d'idées que le coach sera en mesure de penser par lui-même. Difficile d'ouvrir une 3ème voie si on ne pense pas par soi-même !
La connaissance des organisations
Le coach est un professionnel possédant une véritable expérience de l'entreprise. Il connaît les organisations, y a déjà travaillé et peut apprécier les situations qui lui sont présentées à l'aune d'une relation objective. L'exercice du coaching suppose la prise en compte d'éléments multifactoriels : une problématique individuelle, dans un contexte donné, avec des acteurs multiples œuvrant au sein d'une organisation dotée de sa culture et de son histoire, où les dimensions économiques sont très présentes.

À travers une expérience directe
De même que beaucoup de professionnels de l'accompagnement ont fait le choix de ce métier à partir d'une blessure initiale qui les a rendus particulièrement sensibles à la détresse de l'autre, nombreux sont les coachs qui s'orientent vers l'exercice du coaching à partir d'une rupture professionnelle subie, qui a parfois laissé des traces cuisantes. Ces « blessés » des organisations vivent leur nouveau métier non seulement comme une réparation personnelle mais aussi comme une croisade visant à soulager la souffrance de ceux qui sont restés dans les organisations.
Le monde du travail est certes un monde difficile où la compétition est très présente et la pression forte. C'est aussi une communauté humaine permettant aux individus de créer des liens, d'apporter leur contribution, de se sentir utiles et reconnus.
Un important travail d'élaboration personnelle est donc nécessaire au coach pour prendre de la distance vis-à-vis des déceptions qu'il a vécues au cours de son propre parcours dans l'entreprise. Ainsi, il évitera deux écueils : les projections intempestives et l'adoption d'une position de sauveur.
Si le coach est resté coincé dans une expérience professionnelle négative ou frustrante, s'il n'a pas effectué ce travail d'élaboration nécessaire à un rapport « juste » à la complexité que représente la relation au travail, il risque fort de diaboliser l'entreprise, ce qui sera très préjudiciable à l'exercice de son métier. Le risque d'encouragement à la rupture est alors important.
À l'autre extrémité du spectre, on rencontre le coach resté pris dans une identification à une entreprise idéalisée, qui reprend à son compte, sans les questionner, les demandes de conformité adressées à certains collaborateurs. Il considère sa mission comme liée uniquement à l'augmentation de la performance et à l'obtention de résultats tangibles, et n'est pas en mesure de faire un travail d'accompagnement, centré sur le sujet en interaction avec son environnement, dans une visée questionnante et créatrice.
Le coaching se situe à l'articulation du psychologique, du social et de l'organisationnel, et nécessite une connaissance de l'ensemble de ces champs. Quand il s'agit de thérapeutes qui se lancent dans le coaching, l'improvisation est risquée, car elle peut conduire à une psychologisation excessive des problématiques de la part d'un professionnel qui resterait dans une lecture intrapsychique des matériaux apportés par le client.
La connaissance des organisations, de l'intérieur, à partir de sa propre expérience, fait donc partie des piliers sur lesquels le coach va pouvoir s'appuyer pour mener à bien ses interventions.

Activité et équilibre
Être bien dans l'exercice de son activité, c'est aussi consacrer du temps et de l'énergie à nourrir sa propre vie. Nombreux sont les coachs qui sont sollicités pour accompagner un client dans une problématique de gestion du temps alors qu'eux-mêmes ont la plus grande difficulté à gérer le leur !
S'accorder vraiment le temps de l'écoute, laisser la place au silence, être bien dans son espace de travail, avoir la place d'y accueillir l'autre, avoir le temps et les ressources pour se nourrir ailleurs que dans l'exercice de son métier ; s'engager dans la vie de la cité, pratiquer un sport, accorder une place aux arts, à la culture en général… autant de préoccupations essentielles dans la posture de l'accompagnant et qui ne sont possibles que s'il y a une certaine sérénité dans l'exercice du métier.

Pour conclure cette partie consacrée au coach et à sa posture, soulignons qu'il faut du temps et de la patience pour développer une activité dans le champ de l'accompagnement professionnel. Quatre critères — au moins — sont indispensables pour s'aventurer dans cette voie :
• une solide formation (au coaching ou à la relation d'accompagnement),
• un parcours thérapeutique personnel approfondi,
• une véritable connaissance des organisations,
• enfin, un engagement dans une supervision.
Ces quatre critères, vous les connaissez et ce n'est pas un hasard. Ce sont les prérequis de l'accréditation telle qu'elle a été instaurée ces dernières années par les sociétés professionnelles pour reconnaître leurs futurs membres. Bien sûr, ces prérequis sont nécessaires mais insuffisants, et l'expérience du coaching est un aspect clé des processus d'accréditation.
L'appartenance à une société professionnelle est aussi une dimension importante. Elle suppose d'accepter de se confronter à des pairs, d'expliquer son parcours et ses pratiques. Le coaching est un métier solitaire ; le coach a besoin d'être relié à d'autres praticiens, des collègues parfois plus chevronnés, à qui il aura à rendre des comptes sur sa déontologie et sa pratique, avec lesquels il va continuer à se poser des questions, à apprendre et à partager.
Il s'agit d'autant plus de se relier à une communauté de métier que l'implication dans cette communauté active une mise en axes de l'expérience vécue par le praticien. C'est aussi dans la confrontation avec les pairs que peut émerger une conscience personnelle stable et confiante permettant de s'écarter des sentiers battus (la conformité) sans pour autant adopter des stratégies de rupture et trouver une autre voie.
Cette appartenance permet aussi de s'inscrire dans l'ordre des générations et de se fabriquer des ancêtres.

Notes :
1. Alain Ehrenberg, La fatigue d’être soi, Dépression et société, Poches Odile Jacob, 2000.
2. John Whitmore, Stéphane Carn, Coaching, Maxima, 2001.
3. Vincent de Gaulejac, « Les avatars de la gestion de soi », dans Le coaching, phénomène de société, Actes du colloque SFCoach, Éditions Le Manuscrit, 2005.

La partie 2 : « Critiques et avenir du coaching » dans le prochain billet.

***

Reine-Marie HALBOUT est une auteure prolifique : « Savoir être coach  Un art, une posture, une éthique » est son dernier ouvrage paru aux éditions Eyrolles en 2009.
Elle interviendra aussi au colloque de la Société Française de Coaching les 26 et 27 mars prochain : « Devenir du travail, devenir du coaching » 
Lui écrire : Reine-Marie HALBOUT