19
OCT 17

Du barbelé dans le verger

Une femme me plante un couteau dans le bras gauche. Ça le transperce mais ça ne me fait pas du tout mal. Et ça ne saigne pas. Je me réveille en sursaut. Je crois bien que la femme m'a fait ça parce que j'ai voulu la pousser à bout. Comme s'il fallait une raison à tout ça.
– Pourquoi le bras gauche ?
D'habitude ma psy me laisse patauger juste après le récit de mon rêve – un peu comme on fait au réveil d'ailleurs –, mais aujourd'hui, à peine ai-je fini et elle me questionne. C'est vrai que j'ai précisé que c'était mon bras gauche, là, mais je ne vois pas du tout pourquoi. Pas encore. Et puis, ce qui semble s'imposer dans un rêve c'est souvent pour détourner l'attention et cacher tout autre chose alors. Comme le ferait un couple de magiciens quand la femme montre une colombe dans une cage, en remuant plus ou moins ses fesses d'ailleurs, et pendant ce temps-là le type prépare son coup.
– Vous n'êtes pas gaucher pourtant ?
Ma psy insiste. Non, bien sûr ! Mais comment elle peut savoir ça, je n'ai jamais écrit sur le divan, enfin pas devant elle. Moi je me dis que la femme qui me plante le couteau c'est peut-être moi-même puisque j'ai bien compris maintenant que je suis aussi l'instigateur de mes rêves. Oui, ce serait plus pratique de me faire ça avec ma main droite. Mais je n'ai pas d'envie de suicide, enfin pas consciemment.
Derrière moi, ma psy semble s'entêter, elle dit que ça lui évoque le cœur parce que le cœur est à gauche. 

15
OCT 17

Mélange des genres

– Tu sais, j'ai un fantasme avec toi.

Là, tu t'apprêtais à faire tomber ton peignoir sur le chemin vers la baignoire, mais quand je te dis ça, forcément, tu t'arrêtes net. Et tu me regardes intriguée. Et un peu inquiète quand même.
Bien sûr, tu ne sais encore rien de ce fantasme-là mais ça fait plusieurs jours que je pense à ça et j'aime choisir ce moment, pile poil quand je te croise, avec dans mes mains les trois ou quatre tee-shirts de l'été que j'allais ranger au fond du placard parce que l'automne arrive. Et c'est fou, ni toi ni moi n'avons prémédité cet instant-là, enfin pas consciemment, mais tout est là soudain pour que les choses se fassent.

– Et c'est quoi ton fantasme ? tu me demandes.

10
OCT 17

L'inconscient, au quotidien, au tournant, en séance

Ça m'a fait tout bizarre la première fois de retourner sur les bancs de la fac, là-bas à Paris 7, pour le D.U. Psychanalyse freudienne. Oui, il y a pas mal de béton et de verre alors ça m'a rappelé mes études à Tolbiac. Même si Paris Diderot c'est plus joli parce que c'est au bord de la Seine et dans les Grands Moulins de Paris.

Ça m'a aussi replongé dans mes années lycée alors que c'est beaucoup plus loin dans ma tête (Freud parlait des "provinces" de l'inconscient mais celles-ci sont sans doute intemporelles). Les tableaux sont verts et les profs écrivent à la craie. Et surtout, me retrouver assis dans une salle de classe, tout au fond ou juste sous le nez de la prof, pendant plusieurs heures, c'est comme si j'étais tout d'un coup dans mon adolescence.

J'avais du mal à rester en place, j'étais agité par l'envie de faire mon malin ou d'attaquer la prof, enfin de la mettre en difficulté. Mais à ce jeu-là , les autres étudiants étaient bien plus forts que moi. Alors je me suis souvenu que je faisais exactement ça quand je suis arrivé en sixième. Oui, je faisais tourner en bourrique la prof de musique et j'étais très amoureux de la prof de sciences nat.

C'est ça le transfert, c'est immédiat, c'est tout le temps là et je me demande comment les gens se demandent ce que c'est. Je me suis calmé et le soir, quand je suis redevenu prof pour le master Coaching à Paris 2, j'ai commencé d'emblée avec les souvenirs d'enfance et une question : Pourquoi vous avez choisi de revenir sur les bancs de la fac ? Hein, pourquoi ?!

C'était la première séance et sur le thème de l'inconscient, au quotidien, "au tournant" et en séance.

05
OCT 17

Une petite touche de folie

« Thèmes inédits et mises en situation passionnantes. » … « Explique bien les fondamentaux du coaching. Par contre, part un peu trop dans sa propre histoire et ne cadre pas bien les pratiques : pas de consigne, des contradictions... amusant mais peu enrichissant pour moi. »
J'imaginais qu'il n'y avait plus d'évaluation à la fin du master Coaching à Paris 2. Oui, l'année dernière je n'ai rien vu passer de ce rituel-là, ni note ni commentaires des étudiants sur les enseignants. Alors c'est peut-être pour ça que cette année, mine de rien, j'ai aimé aller plus loin encore, sans censure, avec plein de contradictions et de folie, "à la rencontre de l'inconscient".

Les cours recommencent cette semaine avec une nouvelle promotion et j'aime, moi aussi, retourner sur les bancs de la fac, à Paris 7, pour le D.U "Psychanalyse freudienne". Là-bas, les profs écrivent à la craie sur des tableaux noirs Les bâtiments s'appellent Olympe de Gouges, La Halle aux farines

*

27
SEP 17

Accompagner une équipe en équipe

Lean Management, Gemba, 5S, Kaïzen, TQM... Dans cette usine-là ils ont testé, adopté, déployé toutes les méthodes pour maîtriser les flux, les process, la qualité, les coûts, etc… Tout mais pas encore le "Kata", une démarche d'amélioration continue encore inédite en France. Alors Vincent, expert en organisation industrielle qui a créé sa boîte, nous a écrit :
– Eva, André, ça vous dirait, à l'un ou à l'autre, de venir avec moi accompagner une équipe de managers pour les entraîner au Kata Coaching ?"
Eva et moi on connaît bien Vincent – il participe au groupe "Innover dans le conseil" et on a animé avec lui, Eva au Luxembourg et moi dans le passé, à la Cegos –, mais on ne connaît rien au Kata. Par contre on aime bien tout ce qui se trame dans les coulisses des groupes et des équipes. Oui, les passions et les tabous de chacun qui s'entremêlent dans tous les sens, s'amplifient toujours dans un collectif et contribuent alors à le booster ou le faire patauger.
– Non ! Ni l'un ni l'autre. Parce que pour faire vraiment équipe, faisons équipe à trois, on lui a répondu.

Et c'est ainsi que je me suis retrouvé tout d'un coup dans ma vie d'avant, au beau milieu d'une usine bourrée de technologies où même les plantes ont un emplacement numéroté. Oui, toute une journée comme quand j'étais consultant, dans une salle presque aveugle sans pouvoir bouger les tables et avec les managers Production, Méthodes, Qualité, l'un des boss de l'usine, et Vincent et Eva. 

25
SEP 17

Coaching et évolutions sociétales

« Transformation digitale, articulation de l'individuel et du collectif, intergénérationnel, intelligence collective et intelligence artificielle, environnement… autant de (r)évolutions qui interpellent, impactent nos modes de vie, nos habitudes et nos cultures en tant qu'individu, collectivement et dans les modes de management des différentes organisations. »

C'est ainsi que l'antenne Nord de l'ICF pose les enjeux d'une nécessaire transformation du monde du coaching face à tous les bouleversements en cours. Car ce sera le thème d'une nouvelle Journée d'Etude à Lille, le 20 janvier prochain, en peuple coach et en débat avec « des sociologues, philosophes, chefs d'entreprise, etc, pour une humanité à réinventer et à protéger ».

Et, pour contribuer à cette journée Coaching et évolutions sociétales, Eva et moi aimons proposer un atelier entre désirs et inhibitions, entre les histoires intimes de chacun et les us et coutumes d'une pratique du siècle passé, avec plein d'outils qui se sont empilés sans vraiment se renouveler :

« Révolution du coach et évolutions du coaching, entre désirs et tabous ! »

Quelques pas plus loin ainsi sur le fil de nos créations singulières et en duo : "Mars & Venus sur le divan" (Féminin-Masculin & coaching) ; c'était en 2012 et puis après aussi : "L'inconscient un ami qui vous veut du bien" (Neuroscience & Coaching) ; "En quête de sens, en quête de soi" (Performance et quête de sens) ; "Quel accompagnement des managers pour l'entreprise réinventée ?" (Entreprise libérée).

 

22
SEP 17

Frappe-toi le coeur

Je redeviens fan d'Amélie Nothomb – oui, l'année dernière j'avais beaucoup aimé la retrouver avec Riquet à la houppe  –, alors j'ai choisi son nouveau roman, Frappe-toi le cœur, sans trop me poser de questions. Ni sans savoir que ça parle du MAL DE MÈRE (pourtant c'est écrit en gros, comme ça, partout dans la ville). Enfin, c'est plutôt l'une des formes particulières de ce mal : la jalousie. La jalousie entre mère et fille, et puis de fil en aiguilles, au fil du temps et de la vie, la jalousie entre femmes, sœurs, amies, profs…

Je sais bien depuis la conférence psy, La haine au féminin, que c'est plutôt rare ou simplement tabou, mais entre les « femmes fatales » et les « femmes battantes », quand les femmes s'y mettent « forcément, on retrouve des morceaux dans la poubelle ». (Paul-Laurent Assoun). 

Je connais bien ça aussi parce que j'étais presque aux premières loges dans mon enfance, observateur attentif de ma mère avec ma sœur aînée (supposée être "l'enfant du Diable"). Même si je n'avais pas trop de mots à l'époque. (J'avais essayé d'écrire là-dessus dans "Fais le beau, Attaque !" mais ça a tourné court parce que mes histoires de chiens qui certes me permettaient de "symboliser" brouillaient aussi mes cartes : Mis en examen).

Et donc ce livre-là d'Amélie c'est à la fois un conte et un roman, avec un côté thriller aussi, mais un thriller psychanalytique. Parce que c'est vraiment troublant à chaque page et c'est comme une énigme. Mais une énigme en devenir : une fois que Diane, encore enfant, a la certitude du désamour maternel et même d'une forme de haine, on se demande ce que va devenir la jeune fille et puis la femme. Et avec Amélie Nothomb les années défilent vite (2 ans en 2 lignes !), alors il faut savoir ralentir la lecture si on aime faire durer le plaisir.
C'est tragique, c'est cruel, mais même au cœur du drame il n'y a pas de pathos. Non, ça reste toujours clinique avec Amélie. Et un régal.

Encore un mot. Un mot à propos des hommes dans tout ça, dans l'histoire : pharmacien ou mathématicien, ils comptent les points ou regardent le plafond mais, tout à côté des mères, ils semblent rayés de la carte. Peut-être qu'ils pensent aussi, qu'ils pensent toujours à leur mère. Plus ou moins consciemment.

16
SEP 17

C'est pas pour les chiens

Partager la compagnie de Little Snow, ton loulou de Poméranie, tous les jours pendant plus d'un mois, finalement ça m'a aidé. Oui, ça m'a fait vraiment lâcher "Fais le beau, Attaque !" mon autofiction avec toutes ces histoires de chiens et d'enfance que je me racontais et que je voulais raconter. Et c'est bien parce que ça finissait par tourner en rond tout ça. En plus, c'était un été sans miroir alors j'ai perdu l'habitude de me regarder pour essayer de faire le beau.

Il y a eu juste un épisode sensible un soir avec toi. C'était comme une rechute, un retour en arrière. En accéléré. Ce jour-là, j'avais été attaqué par des puces sur le ventre et sur les cuisses et ça me démangeait beaucoup. Pourtant j'ai bien coupé mes poils sur tout le corps, ce n'est pas genre épilation définitive comme c'est la mode en ce moment, mais je ressemble moins à un chien comme ça. 

06
SEP 17

Un dîner de coachs

Tu regardes l'écran noir de ton mobile, et tu me dis que c'est bizarre, ça fait un bon moment que tu as envoyé un sms à ta psy mais, là, elle n'a toujours pas répondu. C'est pour confirmer ta séance de rentrée, jeudi prochain.
Si tu l'as écrit ce matin ton texto, moi je me dis que pour l'instant ce n'est pas très inquiétant. Par contre ce qui est bizarre c'est que tu n'as jamais fais ça avec elle pour la rentrée (enfin, je crois). Mais je te laisse parler parce que c'est un sujet sensible ta psy.
– Peut-être qu'elle est morte pendant les vacances, tu lances.
Oulala ! Quelle drôle d'idée tu as là. 

29
AOU 17

Un livre à deux

"Dis, ça te dirait d'écrire un livre avec moi ?" C'est Eva qui me propose ça, souvent. Moi, quand elle me dit ça, je la regarde par en-dessous, j'essaie de noyer le poisson (c'est fou cette expression-là) et je reste longtemps sur le qui-vive après.

Je fais ça parce que ça me rappelle une vieille histoire avec mon premier livre, "Dans l'intimité du coaching". C'était avec un cheminot, enfin un coach interne à la SNCF, qui m'avait proposé ça aussi. J'avais fini par accepter mais ça avait été très compliqué pour moi d'écrire avec un autre. Tellement douloureux aussi que parfois j'imaginais tuer ce gars-là. Vraiment. J'avais apporté ça en supervision et mis un peu en scène ma pulsion meurtrière parce c'était un groupe gestaltiste. Et le superviseur de l'époque, un peu dépassé je crois, m'avait dit que je mélangeais le réel et mes fantasmes. Ça m'avait un peu calmé mais j'en étais resté là avec ma rage au fond. 

C'était il y a presque dix ans. Eva, je n'ai plus du tout envie de la tuer (avec tous mes séjours sur le divan et aussi le travail d'écriture, je suis remonté à la source de ce fantasme-là, je crois) ; elle n'est ni cheminote ni coach, parce qu'elle n'aime pas tout ce qui va sur des rails, mais c'est toujours à vif ces questions d'écriture à deux. Ça doit me renvoyer à quelque chose de profond, de très archaïque peut-être, autour de la rivalité. Et c'est justement l'un des sujets du livre qu'elle a envie d'écrire avec moi. Oui, comment chacun peut mettre de côté ses jeux névrotiques mortifères pour vraiment créer ensemble sur la scène de l'entreprise et sur le fil de l'Eros. Un peu comme on danse ensemble, mais sans que ce soit forcément sexuel. Moi, j'aime beaucoup danser avec elle mais, pour l'écriture, je n'ai pas besoin de ça, je crois. Non, je préfère écrire de mon côté, sur mon blog. Et puis des fois on me passe une commande, pour un ouvrage collectif, genre "Le grand livre" ou "Le livre d'or", du coaching ou de la supervision. Et même si ce n'est pas collectif ce genre d'ouvrage (parce que chacun écrit pour soi et sans confrontation), ça me va bien comme ça, même si c'est sans doute auto-érotique et que ça tourne de plus en plus en rond, surtout avec mes histoires d'enfance et de chiens.

23
AOU 17

A double sens

Avant, quand j'apportais sur le divan mes rêves de la nuit, j'attendais que ma psy les décode, les interprète. Mais elle n'en faisait rien. Je croyais qu'elle avait des cartes secrètes de l'inconscient et qu'elle jouait aux devinettes avec moi. Alors je grognais, je m'enrageais contre elle. Et ça c'était déjà toute une histoire. C'était même un mode relationnel. Oui, attendre de l'autre un peu ou beaucoup, être frustré et puis ruminer... Et donc je revenais à mon rêve, je lui racontais et j'ai fini par comprendre que c'est vraiment mon récit, avec tous les trous dedans, mes hésitations, les double sens, mes évocations libres, c'est tout ça au fil de la séance et dans l'après-coup qui ouvre des pistes nouvelles. 

15
AOU 17

Article 353 du code pénal

Je ne sais pas pour vous, mais c'est compliqué, c'est sensible de choisir un roman je trouve. Ne serait-ce que parce qu'on va passer beaucoup d'heures ensemble. Entre les pages. C'est comme une nouvelle rencontre aussi, ça peut chambouler. Alors moi j'ai toujours un peu d'appréhension au moment de chercher !

Ce livre de Tanguy VIEL - Article 353 du code pénal – je l'ai trouvé au bord de la mer, enfin dans une petite ville du bord de l'océan, une citadelle au début de la route des Indes. Et j'ai beaucoup aimé cette rencontre-là, et toutes les heures ainsi. Il y a l'histoire bien sûr, mais on en connaît la trame dès les premières pages : un type est balancé au beau milieu de la mer, avec ensuite l'inculpation de l'auteur du meurtre, celui qui parle tout au long du livre (c'est curieux, l'auteur d'un meurtre et l'auteur d'un roman, c'est le même mot.) Et, là, c'est devant un juge, plutôt silencieux d'ailleurs, juste quelques questions pour l'article 353. Et tout le livre c'est un peu comme on se parle à soi. Enfin à soi, mais en présence d'un autre. Sans trop de ruminations ni de faux-semblants alors.

Et, même si ça n'a rien à voir, ça m'a fait penser au divan et c'est peut-être pour ça aussi que j'ai aimé. D'ailleurs, il y a un passage dans le livre ainsi :

« Le juge n’a pas bougé. À force, j’ai cru que j’étais dans le bureau d’un psychologue ou quelqu’un comme ça, à force de le voir immobile sans réponse, les mains jointes sous le menton, et parce qu’à mesure des heures qui passaient, j’avais l’impression qu’il me demandait de creuser à l’intérieur de moi comme l’aurait fait un psychologue, de tout déterrer jusqu’à la poussière des os pourvu de faire de la lumière et encore de la lumière et sans se demander si à force de trop de lumière, oui, les gens comme moi, ça ne pouvait pas les rendre aveugles. »

Donc, ça se passe à Brest, avec l'Arsenal qui est en train de fermer et un promoteur immobilier qui arrive comme une providence…

Une fois le livre refermé, j'ai voulu en savoir un peu plus sur l'auteur. Interview :
« Oui, j'aime bien mettre des zooms sur des endroits de l'existence. Il y a à la fois des pans psychologiques des gens qui sont faits pour être dominés, passifs ou mélancoliques, et en même temps il y a la malchance. Comment savoir ce qui, dans un caractère, produit ce hasard, cette mélancolie. Il y a des boucles comme ça. C'est vrai que j'ai tendance à pousser un peu les curseurs pour que les personnages soient assez chargés de difficultés à vivre et d'un peu de malchance. »
« Moi, ce qui m’intéresse, c’est juste deux ou trois endroits un peu théâtralisés : la famille, l’argent, la ville, les petits réseaux, la province. Ça me va car c’est un univers comme une sorte de maquette où je fais évoluer mes personnages. »
Interview par François Lestavel (Article 353 du code pénal, de Tanguy Viel, un roman de haute volée !)

07
AOU 17

L'invention de la psychanalyse

C'est les vacances, là, alors je suis plutôt « off », non pas pour faire genre « digital detox » mais parce que ça prend du temps le bricolage, l'écriture, les instants Mojito, la lecture, les balades… Donc juste cette note de blog pour vous indiquer un film réalisé il y a pas mal de temps, diffusé sur ARTE et vraiment passionnant : Sigmund Freud - L'invention de la psychanalyse.

Un extrait :
« Ne me parlez pas, dit-elle. Ne me touchez pas, écoutez-moi ! »
C'est en 1889 qu'une patiente, Fanny Möser, ordonne ainsi à Freud de s'écarter d'elle et de ne plus bouger. « J'abandonnais donc l'hypnose et ne retins d'elle que la position couchée du patient sur un lit de repos derrière lequel j'étais assis, de sorte que je le voyais mais sans être vu de lui. » raconte Freud.
« Il invente le divan. Il se retire pour que ce soit la parole qui devienne l'acte thérapeutique elle-même. Il n'y a plus rien, plus de magnétisme, plus d'hypnose, plus de regard, il n'y a plus que la parole. C'est beaucoup plus intéressant que d'aller chercher dans l'Inconscient endormi. Et les patients prennent donc l'habitude de raconter leurs souvenirs d'enfance, leurs fantasmes. » C'est Elisabeth ROUDINESCO qui commente, là. Et qui ajoute :
«Passionné par ses découvertes, Freud laisse le sujet parler librement. En écoutant cette parole chaotique, il assigne à la sexualité une place fondamentale : elle détermine la vie psychique. La névrose n'est pas une maladie insolite, mais la conséquence partagée de beaucoup de conflits infantiles non résolus. »